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mercredi 29 février 2012

L'abbé Pierre CHENET (1)

Il faut rendre hommage à ceux qui honorent leur pays.

Avec le patois, on a souvent le choix entre la dérision, la moquerie ou la répresssion. Parler cocasse (pour le gars de la ville...), maladroit ou mauvais français que les instituteurs pourchassaient de toute leur force, ainsi que me le raconte parfois ma mère, le patois - celui de Guémené - est, pour moi, patrimonial.

L'abbé Chenet, sous le pseudonyme de Jean Régale, a publié avant guerre des recueils d'une douzaine de contes en patois de Guémené. Cela fait penser aux fabliaux du Moyen-Age.

J'ai publié certains de ces "rimiaux" (c'est le terme consacré) sur ce blog, d'autres viendront.

Je trouve le patois de l'abbé parfois un peu littéraire (francisé) par rapport à celui de ma Grand-Mère. Et puis le parler de Guémené c'est aussi un accent si particulier, chantant, qu'aucun écrit ne peut conserver. N'importe, ces textes sont de la littérature guéménéenne, la seule peut-être et peu de bourgades peuvent s'enorgueillir d'en avoir autant.

Je dois les éléments de bibliographie de l'auteur des rimiaux à un Guéménéen de souche qui a connu ce prêtre. Je ne donne pas son nom car je crois qu'il souhaite la discrétion. Mais je lui témoigne ici toute mon immense gratitude et lui transmets mes plus vifs remerciements. Il tient d'ailleurs un blog ("PAPIERS BAVARDS", http://alapon.over-blog.com/).

L'abbé Chenet était né dans le bourg de Guémené le 30 juillet 1882 (il est donc à peu près comtemporain de mes grands-parents) d'un père négociant et d'une mère "propriétaire" (drôle de métier !). Comme le relève mon correspondant, cette dame maman du futur prêtre est précisément et curieusement qualifiée de "dame" dans le registre d'Etat-Civil, ce qui est pour le moins inhabituel ("Dame Hortense Françoise Marie Menant").

Ces braves gens dont le nom révèlent qu'ils ne sont pas de vieilles familles guéménéennes, s'étaient cependant mariés dans cette commune le 9 juin 1879 et en étaient natifs, fils et fille de négociants et marchands du bourg.

Le grand-père paternel était aussi négociant au bourg et l'arrière-grand-père, Joseph né en 1782 à Nort-sur-Erdre et marié à Guémené en 1812, était sabotier à Redon puis cordonnier à Guémené.

Pierre Chenet avait officié à Nantes avant de prendre sa retraite dans sa ville natale, au "Prieuré", propriété située à l'angle sud-est de la rue des Porteaux et de la route de Beslé (photo ci-après).
















L'abbé y termina sa vie en 1958 et fut enterré au cimetière de Guémené. On trouve sa tombe dans l'allée A5, non loin de celle d'un autre prêtre dont le buste domine la sépulture. Il faut bien regarder le haut de la croix qui domine la tombe de Pierre Chenet pour voir le nom de "Chenet". Le souvenir matériel ultime de l'abbé guéménéen s'estompe avec le temps.






















Au passage, un livre récent (2004) à recommander concernant le patois du coin :

"Chat d'écureuil et pomme d'orange : entre Don et Vilaine, le parler du pays de Guémené-Penfao", par Vincent Delanoë

dimanche 26 février 2012

Maurice DEGRE, MPLF le 25 février 1916

J'inaugure une longue série de posts (si j'arrive au bout de mes intentions...) puisqu'il s'agit de faire "revivre" les morts pour la France (MPLF) de Guémené-Penfao lors du conflit de 14-18, du moins ceux, parmi les 192 noms du monument aux Morts du Cimetière pour lesquels j'aurai réussi à retrouver quelque chose. L'ordre de publication de ces notices est conditionné par la date anniversaire de leur décès. L'information est tirée du site de l'Armée "Mémoire des hommes" et de diverses publications notamment sur l'histoire des régiments, trouvées sur Internet.

Il y a 96 ans, le 25 février 1916, décédait Maurice DEGRE

- Eléments biographiques

Maurice Degré était né le 21 septembre 1882 à Guémené-Penfao, au Brossais. Il était le fils de Julien-Marie Degré, laboureur né à Tréguely, et de Françoise Billard, cultivatrice née à La Bourdonnière. Ces derniers s'étaient mariés à Guémené en 1878, ils étaient alors domestiques. Le grand-père paternel de Maurice Degré, Julien, était originaire de Rieux, commune du Morbihan au sud de Redon.
Maurice Degré était marié, ayant épousé Julie Augustine Desvaux le 15 janvier 1905 à Guémené-Penfao.

- Son incorporation militaire

Maurice était simple soldat. Il avait été incorporé au 70ème Régiment d'Infanterie (70e RI) basé à Vitré . On peut voire l'entrée de la caserne sur la photo ci-dessous :











- La guerre du 70e RI

Le régiment quitte Vitré le 4 août 1914 et se dirige vers la Belgique. Il arrive le 6 août à Vouziers (sous-préfecture des Ardennes où sera d'ailleurs enterré l'aviateur Roland Garros, tué abattu non loin en 1918).
Débute alors la campagne de Belgique. Le régiment de Maurice Degré y défend deux ponts, les ponts d'Auvelais et de Tamines au Nord de Fosses dans la région wallonne de Namur (carte ci-après).









A partir du 23 août 1914 et jusqu'au 4 septembre commence la retraite de Belgique qui s'achève par le repli sur la Marne. Le régiment est alors engagé dans cette bataille et ce jusqu'au 27 septembre. Il y découvre la guerre de tranchées qui deviendra désormais son ordinaire. Il quitte ensuite ce front pour rejoindre le secteur d'Arras dans le Nord où il restera jusqu'au 30 juillet de l'année suivante, défendant la ville. Ainsi, le 31 juillet 1916, le 70e RI quitte le secteur d'Arras pour aller prendre part à la bataille dans la Meuse, en Argonne.

- L'Argonne

L'Argonne est boisée, humide et parfois escarpée (il y a même des ravins !). Ce qui complique singulièrement la vie, ne serait-ce que parce qu'il faut écopper en permanence pour vider les tranchées de l'eau qui s'y accumule, et parce qu'aussi ces tranchées doivent prendre des cheminements souvent sinueux.

Le régiment arrive le 10 août 1915 à Clermont-en-Argonne dont on voit sur la photo suivante l'état en 1915 :












Il restera dans la forêt d'Argonne jusqu'au milieu de janvier 1916.

- la fin

Bar-le-Duc, chef-lieu de la Meuse n'est pas loin. C'est dans cette ville que va venir finir sa courte vie (33 ans) Maurice Degré. Sans doute pendant cet hiver 1915-1916, dans cette forêt humide et froide d'Argonne, Maurice a-t-il contracté une mauvaise maladie. Il sera admis à l'hôpital central de Bar dont on aperçoit l'entrée sur la photo ci-dessous. Il s'y éteindra, Mort pour la France, le 25 février 1916.











- l'hôpital central de Bar-le-Duc

La Bibliothèque Nationale de France donne accès, sur son site gallica, à un album tout à fait intéressant de 16 photos prises lors de la visite (un an presque jour pour jour avant la mort en ces lieux de Maurice Degré) de Madame Poincaré, épouse du président de la République de l'époque. On y voit des salles communes, du personnel et des installations de l'hôpital "des contagieux". Voici une vue tirée de cet album ainsi que le lien permettant de s'y reporter.













http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8432351v/f1.image

- épilogue

L'annuaire révèle qu'il y a toujours, à Beslé, une personne qui porte le patronyme - et même le prénom - du soldat mort à Bar-le-Duc, et dont je ne sais où il est enterré.

samedi 18 février 2012

19 février : Anniversaire d'une bénédiction

Le 19 février 1720 un événement religieux s'est déroulé au Brossay.

En effet, c'est à cette date que la chapelle du Brossay reçut sa bénédiction. Sans doute s'agissait-il d'un nouveau bâtiment commandé par le seigneur du lieu.

Célébrons-en en ce jour par conséquent, le 292ème anniversaire.

Le registre paroissial de l'époque évoque ainsi cet événement :

"Bénédiction de la chapelle du Brossay."

"Le dix neuvième jour de février mil sept cent vingt j'ai, Recteur qui soussigne, en conséquence de la permission donnée par Mr l'abbé de la Batie (?) Grand Vicaire de Nantes en date du troisième octobre dernier, béni la chapelle du Brossay sous le nom et invocation de la Ste Vierge et St Gabriel, en présence de Messire Jan Crossin, prêtre vicaire de cette paroisse et Messire Gabriel de Becdelièvre, chevalier seigneur dudit Brossay et plusieurs autres.

Méhat, recteur de Guémené"

Les Becdelièvre sont une famille prolifique comportant plusieurs branches, qui descendent d'un Pierre Bec-de-lièvre vivant vers 1350.

Gabriel, seigneur du Brossay avait épousé dans la chapelle domestique de Tréguel, le 28 décembre 1683, Gillette Rouaud, fille âgée de 22 ans de René Rouaud seigneur de Tréguel-Lanvaux, avec qui il eut une dizaine d'enfants.

Né vers 1663, il mourut à Guémené-Penfao fin janvier 1725 : il était donc au déclin de son existence au moment de la bénédiction. Il fut d'ailleurs enterré dans cette chapelle.

Si quelqu'un a une photo de la chapelle du Brossay, je suis preneur pour la publier.

dimanche 12 février 2012

Des Irlandais à Guémené

Contexte historique :

Vers 1640, l'Ecosse et L'Irlande veulent se séparer de la tutelle des Anglais, choisir leur roi et leur religion. Les Irlandais sont catholiques, les Anglais plus ou moins protestants. Dans ce contexte, un militaire protestant, Oliver Cromwell (photo), qui finira par imposer sa dictature à l'Angleterre en éliminant le roi Charles 1er, débarque en Irlande avec 12 000 soldats, en 1649.












S'ensuit une conquête sanglante, faite de massacres de civils consuisant à l'asservissement, à la colonisation par les protestants anglais et à l'exode de la population irlandaise : ainsi, 35 000 irlandais vont-ils se réfugier en Bretagne.

Ce sont des gens de toutes conditions : nobles, prêtres, gens ordinaires, qui s'intègreront d'ailleurs dans la population locale. On en retrouve à l'époque à Nantes où ils forment une communauté.

Ces irlandais catholiques sont parfois identifiés comme des "Hibernois", du nom latin "Hibernia" qui désigne l'ïle d'Irlande.

A Guémené, deux traces irlandaises de 1658 :


C'est encore dans les registres paroissiaux de l'époque que l'on trouve ces traces.

D'abord une naissance : "Prudence fille de Patry Picoc [Patrick Peacock] de nation Hibernoise et d'honorable femme Marguerite Giolle (?) sa femme a esté baptisée en l'église de Guémené ce 22 mars 1658 par moi prêtre vicaire sous signé, parrain Messire René Rouaud Seigneur de Tréguel, Lanscaut (?) etc.. Marraine Dame Prudence de Complude Dame de Quilars (?)".

Il s'agit sans doute d'un irlandais de bonne famille, les parrain et marraine appartenant à la meilleure société de Guémené pour l'époque (Prudence de Complude est ainsi la femme de François de Bruc, de la famille seigneuriale dominante à Guémené). A noter que la femme de Patry Picoc est française, signe d'intégration effective.

L'autre exemple est fourni par un décès : "Denys Dounys de nation Hirlandois est mort dans la communion de nostre mère l'Eglise, son corps a été enterré dans le cimetière de l'Eglise parochiale de Guémené [à l'emplacement de l'actuelle Place Simon, par conséquent] (...) diocèse de Nantes en Bretagne par moi prêtre vicaire dudit Guémené ce 20ème jour de mai 1658 - Claude Guihard -".

Nombre de ces irlandais étaient mal vus à Nantes (comme dans les autres cités d'accueil de cette émigration "massive") : sans doute se sont-ils répandus dans les arrière pays pour trouver une situation.

samedi 11 février 2012

La Mère Mariette

Les anciens du pays ont ben connu Mariette,
La vieille avaricieuse de la rue de Mirette,
La femme à Mathurin, le plus rich' du pays
Qui avait hériteu de son cousin d'Paris.
Quand son bonhomm' fut mort, li laissant sa fortune,
Ell' le fit enterreu dans la fousse commune,
Y n'eut que l'enterrement des pauvres misérables
Et pour des gens si rich's, ça n'éteu point aimable.
Quand il y eu une année que Mathurin fut mort,
L' cureu vint vouer la veuve et li dit dès l'abord :
"Eh ben, la Mèr' Mariette, pensez-vous au service ?
"Au servic' du bout d'l'an qui comport' deux offices ?
"Le pauv' Pèr' Mathurin n'a pas souvent d'prières !
"Faudrait li fair' dire, car c'est vous l'héritière !
"- Monsieur l' cureu, qu'ell' dit, j'en avais ben l'idée !
"J'ai eu le temps de réfléchir pendant tout' mon année.
"Et j'ai bru tout mon saoul ben des faill's en cachette :
"Tout le mond' vous l' diront dans la rue Mirette
"Je se un' bonn' personn' qui n' tient point à l'argent
"Et qu'a terjours partout fait les chous's largement.
"Mais je m'se dit de même, ma pauv' Mèr' Mariette
"Laiss' don les chous's alleu et garde ta galette,
"A quoi bon t' tourmenter pour ton pauv' défunt.
"Son sort est décidé à c't heur'-ci, c'est certain.
"S'il est au Paradis, il n'a point besoin de nous
"Et ce n'est pas la pein' de dépenser tes sous !
"S'il est dans les enfers, le pauv' Pèr' Mathurin,
"C'est un ben grand malheur. Mais dam' on n'y peut rin.
"S'il est au Purgatoir' j' pourrions le secourir,
"Mais, têtu comme il teu, y n'voudra point sortir !

vendredi 10 février 2012

La Hyonnais 60's

















Dans la cour de La Hyonnais,
Il faisait bon se reposer.
Mes parents venaient en août
Et il y avait en permanence,
Dans le coffre de la voiture
(la 4CH ou la Dauphine),
Un matelas pneumatique
Que l'on gonflait "au pied"
Et qui sentait une drôl' d'odeur
De caoutchouc.
C'est ce matelas où, sous la vigne ,
En mangeant ma banane
Je me prélasse.

samedi 4 février 2012

Grand-Mère 100 ans

Dans les années 90 du siècle dernier, on commençait à voir des centenaires. Pour autant, cela restait exceptionnel.

Le 7 décembre 1995, en pleine grande grève des transports qui paralysa le pays pendant 3 semaines, Grand-mère Gustine a atteint ce bel âge.

Les journaux, L'Eclaireur et Ouest-France, ont couvert l'événement.

L'Eclaireur du 15 décembre 1995 :

D'abord la Une du journal....
















...puis un article avec une photo prise lors de la fête à la Maison de retraite de Guémené :














Ouest-France du 13 décembre 1995 :

Un article en pages intérieures...
















On reconnaît sur les photos : notamment Marc à l'arrière-plan, et mes fils Vittorio (près de la table en bas à gauche avec sa grosse bouille) et Arthur (porté, en haut à gauche). Ma mère (qui ne voulait pourtant pas venir par fâcherie avec sa soeur Odette en haut à droite) a pris la position centrale, tout naturellement.... Ma tante Madeleine, qui est la dernière à avoir vécu à La Hyonnais, est en bas à gauche.

C'est l'un de mes fils, Vittorio ou Thomas, qui parlait de cet événement en disant : "Grand-Mère 100 ans".

Ma Grand-mère avait voulu que l'ancien maire de Guémené, Eugène Leblay soit présent : elle disait que c'était le vrai maire...

Métiers à Guémené au temps des Louis XIII et XIV

Quand on lit les registres paroissiaux des XVIIème et XVIIIème siècles à Guémené (comme sans doute ailleurs) on trouve mentionné à l'occasion des décès, le lieu (bourg, village) d'habitation du défunt.

D'une manière générale, ces registres notent, sous la plume des prêtres qui les renseignent, ce qui constitue à leurs yeux, un fait remarquable ou exceptionnel.

Dans une société rurale, dominée numériquement par la paysannerie, les métiers, parmi bien d'autres choses, forment des exceptions notables. Ainsi peut-on inventorier et dénombrer les différentes professions artisanales ou "intellectuelles" représentées à Guémené vers 1630, 1640.

Certains guéménéens ne manqueront pas de retrouver un ancêtre ou, à tout le moins, leur patronyme.


Les intellectuels :

Ce sont essentiellement des hommes de loi au sens large, et des prêtres.

Les premiers sont des bourgeois de Guémené qui ont acheté auprès du seigneur du lieu (issu de la famille de Bruc) leur charge qu'ils peuvent d'ailleurs transmettre en héritage à leurs fils. Les notaires gèrent les contrats relevant du droit des seigneurs et les procureurs fiscaux sont des magistrats qui défendent les droits des seigneurs. Souvent les deux charges sont cumulées par une même personne.

Les greffiers, en revanche, ne sont pas propriétaires de leur charge, mais fermiers (ils la louent et ne peuvent en faire hériter leurs enfants, par conséquent).

Les sergents, pour leur part, sont chargés de l'intruction des crimes, délits et autres contraventions.

Le XVIIème siècle voit le nombre de ces charges se développer de façon incroyable partout en France, chaque négociant enrichi se dépêchant d'en acquérir, au plus grand bénéfice des seigneurs qui les vendent. A Guémené j'ai ainsi compté pas moins de 12 notaires et autres, décédés dans les années 1630 à 1650 :

- Pierre ORAIN, procureur fiscal de Tréguel et de Bruc (années 1640) ;
- Abel DESVAUX, notaire (mort en août 1646) ;
- Guillaume HOUGUET, notaire et procureur fiscal de Juzet (mort en septembre 1646) ;
- René POITEVIN, notaire, procureur fiscal, procureur d'office, greffier (la totale, en somme) ;
- Jean TIGER, notaire et greffier de la juridiction de Bruc (décédé en 1647) ;
- Jean RICHARD, notaire à Bruc (années 1640) ;
- Guy COURAUD, notaire (années 1640) ;
- Denis BOURGEON, notaire (années 1640) ;
- Jean ORAIN, notaire (décédé en 1633) ;
- François MEROT, notaire ( mort en 1632) ;
- Jan FREREJOUAN, notaire (mort en 1632) ;
- Julien LEFEVBVRE, notaire et procureur fiscal (mort en juin 1630) .

Il faut peut-être ajouter à cette liste Jean TEXIER, sergent mort en juillet 1647, à moins qu'il n'ait été "sergier" (le registre est assez mal écrit) c'est-à-dire tisserand. On note aussi Jean POULAIN, sergent de Derval et Guémené (mort dans les années 1640).


Les prêtres :

Ils sont forts nombreux aussi à Guémené : recteurs, vicaires, chapelains, clercs tonsurés.... A cette époque, l'Eglise de France n'est pas encore complètement réorganisée. La formation des prêtres doit encore se faire en partie sur le tas, même si l'Evêché de Nantes (dont dépend la paroisse de Guémené) semble plutôt en avance dans la réforme et la mise en place d'un séminaire.

Je ferai un post à part ultérieurement, sur cette question des prêtres.


Les artisans :

Le nombre des professions représentées est assez restreint, comme partout ailleurs à cette époque.

Les métiers du vêtement (tailleur, cordonnier), puis du bâtiment(maçon, couvreur) et de la santé (chirurgien) apparaissent le plus fréquemment, mais pas exclusivement :

- Pierre POULAIN, tailleur d'habits (année 1630 et 1640) ;
- Pierre PEDRIAN, maître chapelier (années 1630 et 1640) ;
- Jean CLAVIER, tailleur d'habits (années 1630 et 1640) ;
- Julien HOUGUET, taillleur d'habits (années 1640) ;
- René JANVRESSE, tailleur ;
- Jan BOUSSARD, tailleur d'habits (années 1630 et 1640) ;
- Jan PLANTARD, tailleur d'habits (années 1630 et 1640) ;
- Jan GUENET, tailleurs d'habits (mort en décembre 1646) ;
- Guillaume GICQUEL, cordonnier (mort en janvier 1647) ;
- Julien MENUET, tailleur d'habits (mort en 1647) ;
- Jan HEURTEL, cordonnier (mort en septembre 1632) ;
- Jan GICOU, cordonnier (mort en juillet 1632) ;
- Julien DAVAL, cordonnier (mort en février 1634).

Côté bâtiment, cela donne :

- Guillaume DAVY, couvreur sur ardoises (années 1630 et 1640) ;
- Rolland JARNOT, couvreur sur ardoises (années 1630 et 1640) ;
- Guillaume GUAULTIER, maître maçon (mort en juillet 1634).

Plus étonnant peut-être, le nombre des chirurgiens ou maîtres chirurgiens (médecins généralistes de l'époque de Molière...) :

- René BUISSON (mort dans les années 1620) ;
- Guillaume BUISSON, Sieur du Bois Fleury (il meurt en décembre 1661) ;
- Guillaume LEDOUX (né le 30 mai 1597 à Guémené ; mort le 7 mars 1649 à Guémené).


Pour le reste, voici ce que l'on trouve :

- François ROUXEAU (ou ROUSSEAU ; années 1640), meunier : il loue l'exploitation du moulin au seigneur propriétaire ;

- Mathurin AUBIN (mort en juin 1646) et Julien HUGRON, exerçant chacun la profession de "mareschal". Il s'agit bien entendu de maréchaux-ferrant. A cette époque en France, c'est une profession distincte de celle de forgeron. Ils interviennent dans la vente des chevaux et s'occupent de les soigner : ils passent ainsi pour les ancêtres de la profession de vétérinaires.

- Julien RICOU et Olivier PAVIOT, marchands dans les années 1640 ;
- Jean DEBEIX, bouscher ;
- Nicolas BOUVIER, tanneur (probablement ; mort à la fin des années 1640) ;
- Julien BOURDIAU, maître jardinier pas originaire de Guémené (dans une maison noble sans doute) ;
- François TAILLANDIER, ménestrier mort en 1632. Musicien, il animait les noces et banquets ;
- Patrice BOUTHIN, taillandier...c'est-çà-dire forgeron spécialisé dans la fabrication des outils tranchants (actifs dans les années 1620 - débuts des années 1630).


Exceptions à leur époque, tous ces clercs, notables et artisans ne sont plus aujourd'hui, comme leurs contemporains laboureurs, que des noms confondus sur du papier ancien.